Céline Cornu - Coach Parental -
Coach pour Enfants avec les Kimochis®
Région de Montpellier / Nîmes
Pour moi, les livres représentent une immense source de compréhension, d'outils, d'inspiration et de connaissance. C'est pourquoi je prends plaisir à lire et à rédiger ces résumés "J'ai lu pour vous...".
Ces résumés visent à vous faire découvrir des ouvrages en vous offrant un aperçu afin de susciter votre curiosité, et de vous donner l'envie d'approfondir le sujet en lisant le livre dans son intégralité.
Quelle est la chose la plus importante que je puisse faire pour mes enfants, pour les aider à réussir et à se sentir à l'aise dans le monde ?
La réponse est simple (mais pas forcément facile) : soyez présent pour lui.
1. Une certaine qualité de présence
Quand vous ne savez pas trop comment réagir avec votre enfant, ne vous inquiétez pas. Il y a une chose que vous pouvez toujours faire et c'est la meilleure de toutes : soyez tout simplement présent.
Être présent c'est être là pour vos enfants. C'est être physiquement présent.
C'est être disponible mentalement et émotionnellement dans l'instant.
Être présent en 4 lettres : le P.A.R.C :
Protection, Attention, Réconfort s'additionnent pour créer chez l'enfant la Confiance d'un attachement sécure envers ceux qui veillent sur lui.
C'est en offrant ce PARC, tout en prenant soin de réparer les inévitables erreurs en la matière, que l'on permet aux enfants de développer ce que l'on appelle un "attachement sécure", LA clé d'un développement sain optimal.
Les bienfaits d'un attachement sécure :
Votre rôle de parent n'est pas de leur éviter tout revers et tout échec, mais c'est, d'une part, de leur apporter les outils et la résilience émotionnelle dont ils ont besoin pour affronter les tempêtes de la vie et, d'autre part, de traverser ces tempêtes à leurs côtés.
Les enfants à l'attachement sécure sont mieux à même de réguler leurs émotions et de prendre les bonnes décisions. Ils sont plus enclins à envisager les conséquences de leurs propos et de leurs actes et à prendre en compte le point de vue d'autrui, réagissant de façon constructive et positive plutôt que l'inverse.
Une dernière raison qui explique les résultats spectaculaires de ce type d'attachement, c'est que les enfants bénéficient de ce que les spécialistes appellent une "base sécure" leur permettant d'explorer le monde. Ils se sentent libres de la quitter pour aller voir au-delà de l'horizon. En tant que parents, nous ne sommes pas seulement un refuge sûr, mais aussi une base de lancement.
2. La science de l'attachement
Comment, selon vous, votre vécu familial a-t-il câblé votre cerveau, soit directement soit par la manière dont vous avez dû apprendre à vous adapter, voire survivre, à des situations difficiles ?
On n'est PAS condamné à répéter le passé.
Comprendre votre propre histoire vous permet de devenir le genre de parent que vous souhaitez être - indépendamment de l'éducation que vous avez reçue.
La science de l'attachement est un domaine de recherche dont les principes d'origine sont régulièrement confirmés par des découvertes issues de la théorie de l'évolution, de la génétique et de l'épigénétique.
Pour la résumer très succinctement : les enfants qui développent des liens fiables - un attachement sécure - avec leurs parents dès leur plus jeune âge ont des vies plus heureuses et plus épanouissantes. De tels liens se forment quand les parents répondent aux besoins de leurs enfants et les réconfortent de manière régulière et prévisible, par exemple en les prenant dans leurs bras pour les consoler ou en les rassurant quand ils ne vont pas bien.
Quand les enfants ont un attachement sécure à leurs parents, la prévisibilité de leur vécu réduit ainsi leur niveau de stress, et ils peuvent se permettre d'avoir confiance, dans les autres et finalement en eux. Ils apprennent à gérer leurs émotions et leur comportement, et ils s'épanouissent pleinement.
Nous apprenons à devenir qui nous sommes et même à savoir qui nous sommes, grâce au type de lien que nous entretenons avec notre figure d'attachement.
À l'inverse quand ce type de lien ne se met pas en place, les enfants n'apprennent pas tout cela et n'acquièrent pas ces compétences, ce qui augmente les risques d'émergence de toutes sortes de problèmes : agressivité, défiance, hyperactivité, troubles du langage, troubles de la fonction exécutive (impulsivité), et même résilience plus faible face aux difficultés systémiques comme la pauvreté, l'instabilité familiale, le stress et la dépression parentale.
La science de l'attachement et l'expérience de la "situation étrange"
Dans les années 1960, les chercheurs ont mis au point un test fascinant et révélateur, qu'ils ont commencé à faire passer à des bébés et à leur mère au premier anniversaire de ceux-ci.
Le paradigme de la situation étrange, s'intéresse à ce qui se passe quand un bébé est séparé de sa mère et placé dans une "situation étrange"- un lieu inconnu où il se retrouve seul ou en présence d'une personne qui lui est étrangère.
Cette expérience, répétée avec des milliers de bébés, de diverses cultures, a révélé que la clé de l'évaluation de la relation se situait au moment des retrouvailles, dans la manière dont l'enfant accueille sa mère, la facilité avec laquelle il se calme et le temps qu'il met avant de s'intéresser à nouveau aux jouets à sa disposition dans la pièce.
Les bébés à l'attachement sécure montrent des signes évidents que leur mère leur manque après son départ. Ils l'accueillent vivement à son retour, puis reviennent tranquillement à leurs jouets et à leurs activités une fois qu'elle est dans la pièce.
Les spécialistes rencontrent à peu près deux tiers d'enfants sécures.
Le dernier tiers des enfants présente ce que l'on appelle un attachement insécure avec le parent et se divise en trois catégories.
Le premier groupe d'enfants à l'attachement insécure présente ce que l'on appelle un attachement évitant. Dans la situation étrange, quand leur mère les quitte, ils se montrent très intéressés par les jouets dans la pièce. En fait, ils ne manifestent quasiment aucune détresse, ni de colère face à son départ, et ils l'ignorent, voire l'évitent lorsqu'elle réapparaît.
Le deuxième groupe d'enfants à l'attachement insécure à ce que l'on appelle un attachement ambivalent. Dans leur cas, le parent ne fait pas preuve d'une indifférence et d'une insensibilité constante, mais il ne leur porte pas non plus une attention et un réconfort réguliers. Parfois, l'adulte se montre en phase avec eux, sensible et réactif, et d'autres fois, non. La relation d'attachement est alors source de grande anxiété pour l'enfant et d'ambivalence quant à la confiance qu'il peut accorder à ce parent.
Dans la situation étrange, l'enfant à l'attachement ambivalent se montre inconsolable autant quand sa mère quitte la pièce que quand elle y revient. Peu après, au lieu de s'intéresser à nouveau aux jouets comme le ferait un petit à l'attachement sécure, il s'accroche à elle avec inquiétude et même désespoir. Il semble y avoir un manque de confiance dans la relation et dans la capacité de son parent à lui apporter l'attention et le réconfort dont il a besoin, si bien que même le contact physique ne lui apporte aucun soulagement.
La troisième catégorie d'attachement insécure, correspond à l'attachement désorganisé. Là, l'enfant a du mal à décider comment réagir au retour de sa mère dans la pièce ; il fait alors preuve d'un comportement désorganisé, désorienté ou chaotique. Il peut sembler terrifié, se rapproche de sa mère, puis recule, tombe au sol désespéré et en pleurs, pour se figer complètement au final. Il peut encore s'accrocher à sa mère tout en la repoussant.
Ce style d'attachement se met en place quand le parent est gravement déphasé par rapport à son enfant, quand il se montre effrayant et /ou qu'il est effrayé par lui. L'enfant a les plus grandes difficultés à trouver une stratégie globalement efficace pour gérer la détresse provoquée par un parent qui parfois le terrorise complètement.
Du style d'attachement dans notre enfance à notre manière d'être parent
Attachement sécure, attachement autonome
Certains enfants ont la chance de devenir des adultes qui jouissent globalement de bonnes relations avec les autres, qui se sentent respectés, qui réalisent leur potentiel intellectuel et qui régulent correctement leurs émotions. Grâce à l'amour et à l'attention sans faille qu'on leur a accordés enfants, ils sont devenus des adultes autonomes, capables de s'autodiriger sans contrainte superflue, libres de se pencher sur leur passé et de le comprendre, libres d'être eux-mêmes dans le présent et libres de réaliser leurs envies et leurs rêves dans le futur. La science est formelle : l'intelligence émotionnelle et relationnelle est issue de l'attachement sécure.
Style d'attachement de l'enfant : sécure
Style de parentage : sensible, en phase, réactif aux demandes de lien du bébé, capable de lire ses signaux et de satisfaire ses besoins de façon prévisible. Le parent "est là" pour l'enfant avec fiabilité.
Conclusions câblées dans le cerveau de l'enfant : je sais que je suis en sécurité. Si j'ai besoin de quelque chose, il va le voir, réagir rapidement et de façon appropriée. Mon expérience intérieure est réelle et vaut d'être exprimée et respectée.
Attachement évitant, attachement détaché
Les enfants à l'attachement évitant, ont tendance à devenir des adultes avec des problèmes de connexion non seulement aux autres, mais aussi avec leur propre paysage intérieur. Ils sont souvent inconscients de leurs émotions ou réticents à y faire face. Ils évitent avec rigidité de s'intéresser à leur passé, à leurs émotions et à la proximité relationnelle. À l'époque, leurs besoins émotionnels ont été grandement ignorés ; apprendre à ne pas y prêter attention a donc été pour eux une stratégie de survie, qui est devenue la base de leur schéma d'attachement.
Avec le temps, il acquière le sentiment que personne ne le comprend vraiment dans le fond, que ses parents ne "voient" pas son esprit et qu'il ne peut compter sur personne pour s'intéresser à ses besoins et à ses émotions. Au final, pour s'adapter à son environnement et obtenir la meilleure réponse possible de ceux qui s'occupent de lui, son cerveau se câble pour éviter et ignorer les émotions et l'importance des relations aux autres. Autrement dit, avoir des liens n'a servi à rien par le passé, alors pourquoi s'y fier à l'avenir ?
Ces personnes ont une manière d'être au monde dominé par l'hémisphère gauche. Leur stratégie de survie les conduit ainsi à être moins sensibles aux signaux non-verbaux - contact visuel, expressions faciales y compris les pleurs, ton de voix indiquant la détresse ou la colère, posture gestuelle, timing et intensité des réactions.
Style d'attachement de l'enfant : insécure évitant.
Style de parentage : schéma détaché : indifférence aux signaux et aux besoins de l'enfant ; pas en phase avec son vécu émotionnel.
Conclusions câblées dans le cerveau de l'enfant : mon parent est physiquement présent, mais il ne se soucie pas de ce dont j'ai besoin et de ce que je ressens, je vais donc apprendre à ignorer mes émotions et à éviter de communiquer mes besoins.
Attachement ambivalent, attachement préoccupé
Les enfants à l'attachement ambivalent deviennent des adultes qui vivent dans un monde de chaos, d'insécurité et d'anxiété. Au lieu d'évoluer dans un désert affectif, leurs réactions sont caractérisées par l'envahissement émotionnel, un tumulte créé par des parents qui parfois étaient présents pour eux et d'autres fois non. Ces enfants ont appris qu'ils ne pouvaient pas compter sur leurs parents pour être en phase, en lien avec eux ; et pour assurer leur régulation affective. Cette absence de cohérence a engendré chez eux une grande insécurité dans leur rapport aux autres et au monde en général, insécurité qu'ils conservent à l'âge adulte, en particulier dans les relations intimes. Contrairement aux enfants évitants qui désactivent leur besoin de lien, les enfants ambivalents hyperactivent ce besoin.
La marque du style détaché, c'est la déconnexion, celle de l'attachement préoccupé, c'est la confusion.
Les enfants à l'attachement ambivalent deviennent des adultes à l'attachement que l'on appelle préoccupé, caractérisé par un mode de relation aux autres très émotionnel et chaotique. Leur lien aux autres est sous le signe du tumulte émotionnel et d'une anxiété envahissante.
Leur besoin impérieux de proximité fait fuir les autres, créant ainsi un cercle vicieux qui vient renforcer leur impression qu'ils ne peuvent compter sur personne.
Style d'attachement : insécure ambivalent
Style de parentage : schéma préoccupé : parfois en phase, sensible et réagissant bien aux signaux et aux besoins de l'enfant, parfois non. Peut se montrer intrusif.
Conclusion câblée dans le cerveau de l'enfant : je ne sais jamais comment mon parent va réagir, donc il faut toujours que je sois en alerte. Je ne peux jamais baisser ma garde. Je ne peux pas tabler sur le fait que quelqu'un soit là pour moi.
Attachement désorganisé, attachement non résolu
Il se met en place quand un parent, au lieu d'aider son enfant à se sentir à l'abri de la menace, devient lui-même cette menace. La répétition de comportements extrêmement négligents ou encore menaçants, dangereux, effrayants, excessivement chaotiques et ingérables fait du parent une source de terreur, en raison de ses actions ou de l'absence de celles-ci.
Avoir peur de son parent conduit l'enfant à devenir un adulte qui a les plus grandes difficultés à réguler ses émotions et à se sentir en sécurité dans son environnement.
Pour les adultes qui, enfants, avaient des parents terrifiants et qui présentent un attachement désorganisé, il n'y a justement pas d'organisation possible. La terreur conduit à une dérégulation physiologique couplée à une perception de l'esprit du parent comme terrifiant également. Le système de récompense liée à l'attachement se désorganise. Pourquoi ?
Quand un parent devient source de terreur pour un enfant, cela crée chez lui ce qu'on peut appeler un "paradoxe biologique", avec l'activation simultanée de deux configurations cérébrales. D'une part, il est poussé à se tourner vers l'adulte et à rechercher son aide, car il a peur, des centaines d'années d'évolution ayant appris à son cerveau que c'est là la réaction la plus appropriée. Son parent est en effet censé le protéger, vouloir son bien, lui apporter sécurité et confiance. D'autre part, c'est ce parent qui est à l'origine de sa détresse, faisant voler en éclats toutes les règles de fonctionnement normal. L'enfant se retrouve donc incité à la fois à se tourner vers son parent et à le fuir. Les relations aux autres sont compliquées, rester concentré en cas de stress aussi et il est très difficile de maintenir un calme intérieur face aux exigences personnelles et interpersonnelles.
Les parents à l'attachement désorganisé et désorienté oscillent souvent entre le chaos et la rigidité, avec de graves difficultés dans leurs relations aux autres et dans la régulation de leurs émotions et de leur comportement.
Style d'attachement de l'enfant : insécure désorganisé
Style de parentage : schéma non résolu : parfois grandement déphasé par rapport aux signaux et aux besoins de l'enfant, provoquant une désorientation ; réaction effrayante, effrayée ou les deux.
Conclusions câblées dans le cerveau de l'enfant : Mon parent est terrifiant et me désoriente. Je ne suis pas en sécurité et personne n'est là pour me protéger. Je ne sais pas quoi faire. Je suis désespéré. Les gens sont effrayants et on ne peut pas compter sur eux.
Une raison d'espérer : l'attachement sécure acquis
L'attachement sécure s'apprend et s'acquiert.
On peut acquérir un attachement sécure en apprenant à entretenir un lien sécure avec autrui.
On ne peut pas changer le passé, mais on peut modifier le sens qu'on lui donne. En examinant votre propre histoire, en particulier votre relation à vos parents et en comprenant pourquoi ils se sont comportés comme ils l'ont fait, vous allez prendre conscience du type d'influence que vos expériences précoces ont eu sur votre développement et sur vos relations actuelles, y compris sur la manière dont vous avez élevé vos enfants. C'est ainsi qu'on acquiert un attachement sécure.
Cette étape franchie, on peut commencer à prendre la responsabilité de son propre comportement et avancer, ce que les cliniciens appellent l'agentivité. Comme nous l'a expliqué un parent : "je ne suis pas responsable de ce qui m'est arrivé. Mais je suis responsable de mes actes aujourd'hui."
On a mis en place des stratégies pour survivre et on a fait ce qu'on a pu pour faire face aux circonstances, en particulier celles de notre environnement familial au cours de notre enfance. Et ces schémas de survie peuvent devenir une prison à l'âge adulte. On peut se libérer de l'enfermement créé par le passé.
"Je ne suis pas une horrible personne. Mon cerveau s'est câblé ainsi pour me permettre de survivre dans ma famille, mais j'ai le pouvoir de changer cela et de câbler les choses autrement."
Pour le traumatisme. On refuse spontanément d'y penser, par crainte d'être envahi par les souvenirs et les idées pénibles. "C'est du passé, alors à quoi bon s'attarder sur des choses qu'on ne peut pas changer ? ".
On peut concevoir les épreuves comme des occasions de grandir. C'est grâce à sa force intérieure et à un univers relationnel désormais réconfortant que l'on guérit de ses blessures et que l'on peut se montrer plus présent et plus aimant.
En l'absence de récit cohérent, on court le risque de répéter avec nos enfants les erreurs commises par nos parents, et de transmettre à la génération suivante l'héritage douloureux qu'ils ont eux-mêmes reçu. Mais quand on donne un sens à son vécu et que l'on comprend les blessures de ses parents, on rompt le cercle vicieux et on évite de transmettre à ses enfants l'héritage d'un attachement insécure.
3. Se sentir en sécurité – Protection
Quand nous parlons de protection, nous parlons de sécurité physique, mais aussi émotionnelle et relationnelle.
En premier lieu, on parle de survie et de satisfaction des besoins physiques de nos enfants : les nourrir, leur offrir un toit et les protéger. On parle aussi de leur santé générale. On les protège de ce qui pourrait leur nuire physiquement et émotionnellement, que ce soit de notre fait ou de celui d'autres personnes.
Nos enfants savent que les protéger fait partie de notre mission. Quand votre enfant sécure se sent menacé, son instinct lui dicte de se rapprocher de vous.
La protection est donc le contraire de la menace et c'est aussi le premier pas dans l'établissement d'un attachement sécure : l'enfant est protégé, et donc il se sent en sécurité.
Plus nos enfants savent qu'ils peuvent compter sur notre protection, plus ils mettent en place un style d'attachement sécure. La sécurité est fondamentale à l'attachement, synonyme de lien et de protection pour l'enfant.
La maturation du cortex préfrontal pendant l'enfance et l'adolescence est largement dépendante de ce sentiment global de sécurité créé dès les premières années. Si l'enfant n'a pas été protégé, il reste dans un état d'alerte et d'anxiété accru, à l'affût du danger et il tente de se protéger - tout seul.
Quand l'enfant se sent protégé, qu'il n'a pas besoin de s'inquiéter de devoir faire face, seul, aux menaces et donc de continuer à avoir peur, il peut consacrer son attention à des activités plus fructueuses participant au câblage de son cerveau. Il investit davantage de temps et d'énergie à apprendre, à étoffer ses compétences sociales et son cercle relationnel, à développer ses passions et ses talents, à améliorer sa capacité de résolution de problèmes et de régulation émotionnelle et à explorer le monde avec curiosité. La menace met le cerveau en état d'hyperréactivité et de survie, alors que la sécurité favorise l'apprentissage réceptif et impliqué, ainsi qu'un développement optimal.
Ce que vous pouvez faire : les stratégies qui favorisent le sentiment de sécurité chez votre enfant.
Stratégie n°1 : ne lui faites pas de mal
Engagez-vous à ne pas être une source de frayeur pour lui à la maison. Les parents peuvent se montrer menaçants de multiples façons. Hurler, menacer, humilier, donner une fessée, surréagir fait peur aux enfants, de même que certaines expressions faciales.
Stratégie n°2 : réparez, réparez, réparez !
Si vous avez dérapé, rappelez-vous le plus important - votre lien à votre enfant - et faites la paix. Réparer envoie ainsi le message suivant à votre enfant : "les choses peuvent se tendrent entre nous, mais jamais tu ne perdras mon amour. Je serai là pour toi. Toujours et quoi qu'il arrive".
Stratégie n°3 : soyez pour votre enfant un refuge sûr et douillet
Être un refuge sûr signifie que quand votre enfant a peur de quelque chose - du monde extérieur ou de votre propre comportement, effrayant sans le vouloir ; vous vous mettez en mode protection à son égard. Mais globalement, vous allez devenir un refuge sûr par votre manière habituelle et prévisible de communiquer avec lui, qui lui fait passer le message : "quelle que soit la source de ta détresse ou de ta peur, tu peux compter sur moi pour être ce refuge qui te protègera des tempêtes terrifiantes de la vie".
4. Se sentir vu et compris - Attention
Voir vraiment ses enfants correspond essentiellement à trois choses :
La vision intérieure
Il s'agit d'être là, pleinement présent, avec l'intention de montrer à vos enfants que vous les comprenez et que vous n'allez pas les laisser tomber, quoi qu'il arrive. C'est exactement cela prêter attention à ses enfants et les voir vraiment.
Que se passe-t-il quand un enfant ne se sent pas "vu"?
Certains enfants traversent leur enfance sans être vus, sans se sentir compris.
Parfois, nous voyons les enfants à travers le prisme de nos propres désirs, de nos peurs et de nos problèmes, sans prendre en compte leur personnalité, leurs passions et leur comportement. Ce filtre permanent, nous empêche de percevoir, de comprendre et de réagir en phase avec eux.
Quand on définit ses enfants, par des étiquettes ou des comparaisons, voire des diagnostics, qui les enferment dans des catégories, on s'empêche de les voir vraiment dans la globalité de leur être.
Chaque enfant est une personne à part entière. Quand nous laissons nos propres désirs et suppositions colorer nos perceptions, alors nous ne le voyons pas clairement tel qu'il est. Et si nous ne voyons pas nos enfants, alors que voulons-nous vraiment dire quand nous disons que nous les aimons ? Comment les accepter pour qui ils sont vraiment ?
Une des pires façons de ne pas voir son enfant est d'ignorer ses émotions. "Ne pleure pas. Ce n'est rien".
Acceptons nos enfants dans tout leur être
Nous voulons que nos enfants sachent que nous les accueillons pleinement, que nous les adorons, que nous voulons tout connaître d'eux, y compris les aspects qui ne sont pas toujours attrayants, agréables ou logiques. Mais comment leur faire passer ce message ? Par nos réactions à leurs émotions ou à leurs actes.
Pour que vos enfants puissent mettre en place un attachement sécure, il importe essentiellement qu'ils se sentent vus et acceptés dans l'intégralité de ce qu'ils sont. Il s'agit de les amener à se sentir libres de partager leurs émotions, même celles qui font peur et menacent de les submerger.
Faire attention plutôt que faire honte
Nos enfants doivent se sentir suffisamment en sécurité pour pouvoir nous montrer qui ils sont, partager avec nous ce qu'ils vivent et ce qu'ils ressentent, sans craindre d'avoir honte, d'être humilié, d'avoir peur ou d'être terrifiés par notre réaction. Sans cette sécurité, on ne peut pas savoir qui ils sont vraiment.
Quand on rejette les émotions de nos enfants, qu'on les minimise, qu'on leur en fait le reproche ou qu'on leur fait honte pour cela, on les empêche de nous révéler qui ils sont vraiment.
L'idée, c'est de les autoriser à nous montrer ce qu'ils ressentent, pour pouvoir être avec eux dans ce qu'ils vivent et les aider à gérer les émotions susceptibles de les submerger. Donc, être attentif à qui ils sont vraiment.
Ce que vous pouvez faire : les stratégies d'attention à vos enfants
Stratégie n°1 : faites preuve de curiosité pour aller au-delà des apparences
Prenez le temps d'examiner leur comportement, si possible sans idée préconçue, et soyez attentif à ce qui est vraiment en train de servir passer.
Se montrer curieux est la clé et c'est une des stratégies les plus importantes qu'un parent aimant peut utiliser.
Une question importante est de savoir si l'enfant refuse de faire ou s'il n'en est pas capable.
Si votre enfant ne peut pas se comporter autrement, est-ce vraiment utile de le punir pour quelque chose qu'il ne peut pas contrôler ? Comme on l'a évoqué, cette incapacité peut être liée à une difficulté sous-jacente, un problème d'apprentissage, un trouble du traitement de l'information sensorielle, un trouble envahissant du développement, un manque de sommeil chronique, l'adaptation à un divorce, à une nouvelle maison, etc. Cela n'implique pas que l'enfant soit incapable d'en sortir ou d'acquérir des compétences : cela signifie juste qu'on lui en demande trop par rapport à ses capacités du moment. Cela peut aussi être une question de niveau de développement, auquel cas il aura simplement besoin de temps pour progresser et apprendre à mieux gérer les choses.
Stratégie n°2 : prenez le temps et soyez disponible pour observer et apprendre.
Vous apprendrez bien sûr toutes sortes de choses en les regardant vivre leur vie ou en les écoutant parler de ce qui a retenu leur attention ce jour-là. Mais vous pouvez aussi favoriser les échanges susceptibles de vous faire entrer davantage dans leur monde : vous en apprendrez ainsi plus sur eux, avec des détails qui autrement vous auraient échappé.
5. Se sentir apaisé - Réconfort
Le réconfort se fait par le lien, qui s'établit grâce à notre présence authentique.
Bénéficier régulièrement du réconfort d'autrui crée chez l'enfant la capacité intérieure de se réconforter lui-même quand il en a besoin. Lorsque son expérience lui montre que quelqu'un est là pour lui, encore et toujours, lorsqu'il va mal, il apprend à être là pour lui-même et devient à même de réguler seul ses émotions. Ce que son parent lui apporte dans la relation construit ainsi les circuits neurologiques de son auto-apaisement.
Le réconfort et la zone verte
En temps normal, nos enfants sont dans la zone verte. Ils sont alors capables de se maîtriser, se sentant en sécurité et sous contrôle, même quand la situation devient un peu difficile. Mais lorsqu'ils sont trop excités - par la colère ou la peur ou toute autre émotion inconfortable qui engendre en eux un chaos les rendant incontrôlables -, ils entrent dans la zone rouge, là où leur système nerveux s'emballe. À l'inverse si l'intensité de leurs émotions les conduit à se fermer, à s'immobiliser ou à se cacher, on dit qu'ils entrent dans la zone bleue où leur système nerveux s'engourdit.
Chaque fois que vous intervenez auprès de votre enfant, son cerveau mûrit il lui offre une plus grande autonomie dans la gestion de ses états intérieurs. Notre but est d'aider nos enfants à acquérir des compétences, et non de nous contenter de contrôler leur comportement dans l'instant.
Le réconfort : une affaire de ressenti
La plus grande partie du réconfort est non-verbal. Penser au ton de votre voix, qui fait toute la différence. Votre expression faciale, votre regard, votre posture, le rythme et l'intensité de vos réactions ont un énorme potentiel d'apaisement des émotions débridées. Faites attention aux messages que vous faites passer à vos enfants, même quand vous ne dites rien.
Le toucher est particulièrement important quand on parle de réconfort et d'apaisement. Mais soyez en phase avec vos enfants et déterminez ce dont ils ont besoin, en fonction de leur individualité. Certains n'apprécient peut-être pas le contact. Pour la plupart d'entre eux, cependant, une main passée dans le dos ou un câlin se révèle très efficace pour les aider à réintégrer la zone verte.
Que se passe-t-il quand un enfant ne se sent pas réconforté ?
Quand l'autre n'est pas réceptif à notre monde intérieur, qu'il n'essaie pas de déchiffrer notre ressenti et d'y répondre de manière aussi appropriée que possible, on se sent incompris, rejeté, invisible et pas aimé. La réaction normale à une telle absence de contingence, c'est d'être en colère et d'entrer dans la zone rouge ou de se sentir triste et désespéré et de gagner la bleue.
Réconforter ne veut pas dire gâter
Un monde sans règles et sans limites est un monde de chaos, et c'est effrayant. Les enfants ont besoin de savoir ce qu'on attend d'eux. Ils ont besoin de savoir ce qui est bien et ce qui ne l'est pas. Cela leur permet de sentir que leur univers est prévisible et sûr.
Cela étant, vous pouvez très bien dire "non" à certains comportements, tout en disant "oui" à la personne de votre enfant et à ce qu'il ressent. Aimer, c'est aussi fixer des limites. Mais vous pouvez recadrer les choses en continuant à communiquer votre amour et votre acceptation de sa personne.
Ce que vous pouvez faire : les stratégies qui apprennent à vos enfants à se réconforter eux-mêmes
Stratégie n°1 : la boîte à astuces pour se calmer
Apprenez aux enfants qu'ils peuvent réfléchir au problème et prévoir des choses à mettre en œuvre quand ils commencent à se sentir débordés par une vague émotionnelle.
Commencez par expliquer à votre enfant que les déceptions et les contrariétés sont inévitables dans la vie, mais qu'il y a des solutions pour y faire face. On peut réfléchir au problème et prévoir des choses à mettre en œuvre quand on commence à se sentir débordé par une vague émotionnelle.
Créez un "abri magique"
Il suffit parfois de s'échapper de la situation stressante, de s'en extraire, pour éviter le pire. Disposer d'un endroit où se réfugier et se remettre de leurs émotions fortes, avant qu'elles ne les emportent, peut être très efficace pour un retour à la zone verte.
Sélectionnez une musique apaisante
Une autre idée à proposer à votre enfant afin de se calmer, c'est un air à écouter ou à chanter quand il se sent contrarié.
Proposez-lui une liste de mouvements qui défoulent
En plus de l'abri magique et de la musique apaisante, une des astuces les plus simples et les plus efficace pour se calmer, c'est de bouger. Tout ce qui met le corps en mouvement a le pouvoir de réduire l'excitation nerveuse, en agissant directement sur l'activité du cerveau.
Convenez d'un « signal de détresse »
Il n'est pas obligatoire pour eux de recourir systématiquement à des stratégies d'auto-apaisement. Ils ne sont pas tout seuls. Une des meilleures manières de s'en sortir, c'est de demander de l'aide. Toute notre vie, nous avons besoin des autres pour la régulation de nos états intérieurs. Il est fondamental de savoir reconnaître quand on a besoin de soutien.
Stratégie n°2 : Le cocktail P-E-A-C-E
Il s'agit de leur offrir votre présence, votre engagement, votre affection, votre calme et votre empathie (P-E-A-C-E).
Votre présence
Quand vos enfants vont mal, soyez là pour eux, avec une présence pleine et entière.
Votre engagement
On parle ici de votre manière d'être présent : votre écoute active, votre communication non-verbale qui lui exprime son importance à vos yeux et la valeur que vous accordez à ce qu'il vous dit, votre contact visuel, vos hochements de tête, votre bras sur ses épaules votre étreinte pendant qu'il pleure.
Votre affection
Par vos mots et par vos actes, communiquez-lui votre amour à son égard, votre compassion pour ce qu'il vit et votre envie de l'aider si c'est possible. Un des réconforts les plus puissants qui soient, pour les enfants comme pour les adultes, c'est de se sentir pleinement et inconditionnellement aimés.
Votre calme
Pour ramener le calme en situation de crise consiste à se positionner plus bas que le niveau du regard de l'enfant pendant qu'on parle avec lui. Cela indique que vous n'avez aucunement l'intention d'être une menace.
Votre empathie
Même si vous n'avez pas personnellement vécu ce que traverse l'autre, vous êtes sensible à ce qui lui arrive et vous pouvez partager son ressenti.
6. Pour un attachement sécure - Confiance
Quand vos enfants bénéficient de votre protection, de votre attention et de votre réconfort, ils se sentent en confiance et mettent en place un attachement sécure.
La base sécure : base de repli et de lancement
Le cercle d'exploration confiante d'un enfant s'élargit quand son parent lui offre deux types d'appuis essentiels, pour se replier d'une part et se lancer de l'autre. Il s'agit de venir en soutien à l'exploration de l'enfant, d'être une base de départ pour l'aventure, tout en demeurant une base de repli sûre en cas de tempête.
La base sécure donne de la force, pas le sentiment d'un dû
Les enfants qui pensent qu'un proche sera toujours là pour eux font preuve d'une autonomie et d'une résilience qui leur permet de sortir de leur zone de confort. Ils sont plus courageux dans leurs explorations et s'aventurent plus loin que ceux qui n'ont pas bénéficié de ce type d'attention et de soutien.
Il nous faut vraiment permettre à nos enfants d'affronter des problèmes et de surmonter des obstacles, même si c'est compliqué. Pour les rendre forts et résilients, nous devons leur poser des limites et être capables de leur dire « non ». Mais nous devons aussi être à même de déterminer le degré de difficulté qu'ils sont capables de gérer et nous devons toujours - oui toujours - être là pour leur apporter notre soutien émotionnel. Si on rate quelque chose en la matière, on peut toujours se rattraper grâce à des excuses sincères. Et il s'agit également d'apprendre de ses erreurs pour améliorer et renforcer notre relation avec eux. Nous leur montrons ainsi comment être humain et créer du lien. Et nous sommes pour eux la base de repli et celle de lancement dont ils ont besoin pour développer la force et l'autonomie qui leur permettront de vivre une vie qui a un but et du sens.
Ce que vous pouvez faire : comment devenir une base sécure pour votre enfant
Stratégie n°1 : investissez dans la confiance relationnelle
Quand vous êtes présents pour vos enfants, vous construisez leur confiance. Chaque fois qu'ils ont besoin de vous et que vous répondez présent, il se fient de plus en plus à leur relation avec vous.
Des réactions rapides, sensibles et prévisibles de votre part sont le plus beau cadeau que vous puissiez lui faire. Cela lui assure un développement cérébral optimal et lui permet d'acquérir la certitude que quelqu'un veille sur lui.
Stratégie n°2 : apprenez-lui la vision intérieure
Un de nos objectifs essentiels en tant que parents est de mettre si profondément en confiance nos enfants qu'ils soient finalement à même de trouver cette confiance en eux-mêmes.
Qu'ils utilisent leur vision intérieure pour se sentir en sécurité, pour comprendre et bien voir qui ils sont vraiment, ou pour s'apaiser et regagner la zone verte quand une tempête émotionnelle menace de les emporter, la confiance profonde qu'ils acquièrent ainsi est disponible pour eux à tout instant, qu'ils soient enfants ou adultes.
Quand vous enseignez à vos enfants des techniques de vision intérieure qui leur donne le pouvoir de différencier les événements extérieurs de ce qui se passe en eux, vous leur apprenez également une vérité fondamentale sur les émotions : qu'elles sont importantes et doivent être reconnues comme telles, mais aussi qu'elles vont et viennent au cours de notre existence et au cours de notre journée.
Nous devons bien entendu leur apprendre à prêter attention à ce qu'ils ressentent, car c'est ce qui donne du sens à la vie. Nous ne voulons pas qu'ils nient cette réalité, car il est essentiel d'être conscient de ce qui se passe en soi. Mais nous tenons également à leur apprendre à ne pas sur-réagir à leurs émotions.
Conclusion - De la cour de récré à la chambre d'étudiant : regard vers le futur
Les parents qui accordent de l'attention au vécu intérieur de leurs enfants, qui perçoivent, comprennent et réagissent respectueusement à leur vie psychique, leur font l'extraordinaire cadeau d'un style d'attachement sécure. Donc, si vous vous montrez dès aujourd'hui en phase avec votre enfant, si vous vous intéressez à lui et à sa subjectivité, il se sentira compris, réconforté, en sécurité sur le plan émotionnel, et cela établira chez lui une confiance fondamentale et le modèle mental sécure qui l'accompagne.
La science confirme que la mise en place de ce modèle sécure n'exige pas de vous que vous soyez parfait. Il est impossible de ne pas faire d'erreurs quand on s'occupe d'un enfant au quotidien. Mais en étant présent régulièrement - en réparant systématiquement les inévitables brèches relationnelles entre vous - et grâce à la magie du PARC, vous créez pour votre enfant un avenir où, malgré la dureté de l'existence, il pourra s'épanouir et être heureux, du début à la fin de sa vie d'adulte.
La science est totalement optimiste, démontrant encore et toujours qu'un attachement sécure est possible pour nos enfants, même si nous n'en avons pas nous-mêmes bénéficié à l'origine.
Finalement, être là pour nous enfants leur permet d'être pleinement présent à la vie, tout simplement. Que leur offrir de plus ?
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